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    Patrick Martin sur RMC : Croissance : nous demandons au gouvernement qu'en 2026, il inverse la tendance

    Invité sur RMC dans « Le choix d’Apolline » le 20 mai, Patrick Martin a évoqué la situation du travail en France, la TVA sociale, la panne de croissance ou encore les relations économiques avec les Etats-Unis et la Chine.

    Sur le travail

    « Il y a 450 000 emplois à pourvoir en France qui ne trouvent pas preneur au même moment où le chômage augmente. Donc on n'a toujours pas réconcilié cette aberration définitive. Il faut plus de formations, mieux orienter, faire revenir à l'emploi ceux qui en sont éloignés. On a les solutions et le Medef va les mettre en œuvre. (…) D’abord, il faut amplifier, je dirais, le différentiel entre les revenus de l'assistanat et les revenus du travail. Actuellement, il n'y a encore pas suffisamment d'écart pour inciter les gens à travailler. (…) Il y a un deuxième sujet, celui de la formation. Le Medef a fait 14 propositions pour mieux orienter les jeunes au niveau des lycées professionnels, en post-Bac. On a un taux d'échec, de plus des deux tiers dans le premier cycle universitaire, parce qu'il y a plein de jeunes qui s'orientent vers des qui ne les intéressent pas. Ensuite, il faut reconvertir un certain nombre de salariés dont les métiers sont menacés. »

    Sur la TVA sociale

    « J’avais proposé cela dès l'été dernier dans une forme d'indifférence générale, je me réjouis que cela crante désormais dans le débat public. Plus de 50 % de la protection sociale est supportée par les entreprises, cela pèse sur le coût du travail et sur la compétitivité. Et cela ne s'explique plus. Donc oui, moi je suis tout à fait favorable à ce qu'on rééquilibre le financement du système de protection sociale vers la fiscalité. Tout le monde en bénéficiera. Les entreprises françaises sont pénalisées par un coût du travail excessif et les salaires nets ne sont pas suffisants. Donc il y aurait déjà deux gagnants dans cette affaire, la compétitivité et les salaires nets. L'État lui-même serait bénéficiaire, puisque les entreprises faisant plus de résultats, paieraient plus d'impôts sur les sociétés. Quant au risque d'inflation, l'expérience démontre, par exemple en Allemagne, qu'augmenter la TVA n'a finalement pas beaucoup d'impact sur l'inflation et que l'économie digère cela assez rapidement. »

    Sur la croissance

    « Dès l'été dernier, j'avais alerté sur un risque de croissance beaucoup plus faible que prévue en raison de deux facteurs. Il y a un aléa international, une guerre concurrentielle très forte avec les États-Unis et avec la Chine. Et il y a des choix budgétaires faits dans l'urgence, qui pèsent sur la croissance. Il a été chiffré que les mesures anti-économique, anti-croissance, anti-emploi qui ont, dans l'urgence, été prises dans le cadre du budget 2025, pesaient à hauteur de 0,5 % sur la croissance. Nous demandons au Gouvernement qu'en 2026, il inverse la tendance, qu'il encourage la création de richesses, qu'il encourage l'emploi, qu'il encourage l'investissement et l'innovation. (…) Le moral des troupes chez les entrepreneurs n'est pas très bon, à 84 %, nos adhérents sont inquiets des perspectives économiques ».

    Sur Les Etats-Unis et la Chine

    « Les Etats-Unis ont une corne de rappel extraordinaire qui s'appelle les Américains eux-mêmes. On le voit bien, quand l'inflation risque d'augmenter, quand les cours de bourse se cassent la figure, les citoyens américains rappellent monsieur Trump à la raison. C'est moins vrai en Chine, qui n'a pas le même régime politique. Par ailleurs, la Chine a trop investi, elle a des surcapacités de production, elle les déverse sur le reste du monde, elle le fera d'autant plus sur l'Europe qu'elle ne pourra plus le faire sur les Etats-Unis. (…) Sur l'acier, le photovoltaïque, les voitures, les produits recyclés ou faussement recyclés les Chinois viennent déstabiliser l'économie européenne et singulièrement la sidérurgie. Il faut qu'on conserve une chimie, une sidérurgie, parce que ce sont des arguments de souveraineté et d'autonomie par rapport au reste du monde ».

    >> Réécouter l'interview sur le site de RMC